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La faïence de Rouen
À partir du début du XVIe siècle, la faïence de Rouen acquiert une renommée nationale. La qualité de ses modèles et de ses motifs en fait le décor privilégié des demeures d'une noblesse sensible au nouvel art de vivre de la Renaissance.
La faïence rouennaise apparaît au XVIe siècle avec Masseot Abaquesne. Ce contemporain de Bernard Palissy qui avait complété sa formation auprès des maîtres italiens de Faenza, la petite ville d’Italie qui a donné son nom à la « faïence » fabriqua de magnifiques carreaux de céramique représentant des scènes historiées, des motifs d’arabesque, des emblèmes et des armoiries dans le style italien prépondérant à la Renaissance. Il créa aussi nombre de récipients de pharmacie et d’épicerie au décor également d’inspiration italienne.
Les faïenciers rouennais, toujours à la recherche de nouveautés, diversifient les décors. Ainsi, à l’instar des décors « bleus persans » de Nevers, Rouen créé son propre décor « bleu empois », L’apparition, vers 1740, du style « rococo » voit l’introduction des motifs plus occidentaux – arc et carquois, scènes de la vie de l’époque, fleurs telles que tulipes ou iris – concurremment à la conservation d’éléments propres au décor chinois tels que œillet, grenade, corne (corne de rhinocéros), rocher percé. À la fin du siècle, Levavasseur, héritier de la fabrique de Guillibaud, se lance dans la production de faïence « au petit feu » où le décor est posé sur l’émail déjà cuit donc dur, contrairement à la technique « de grand feu » où le décor est posé sur l’émail non cuit donc pâteux. Le décor est soit floral, soit « aux marchands levantins » inspiré d’une série de gravures hollandaises du début du XVIIIe siècle, ou peut encore représenter des scènes galantes ou « d’oiseaux branchés ».